XM: une fin utile
Premier acte: des souvenirs heureux

J'ai acheté cette Citroën XM d'occasion fin 1995 à Autun (Saône et Loire), je suis tombé dessus en accompagnant mon patron qui allait rechercher quelques effets personnels dans l'épave de sa R19 qui avait fait quelques tonneaux (fin classique pour ce type de véhicule). J'avais à cette époque la même voiture: une R19 Chamade GTS qui se trouvait elle aussi chez le carrossier suite à une rencontre avec une glissière de sécurité. La concession d'Autun détenait cette XM en stock depuis 6 mois et peinait à s'en débarrasser: normal une XM type Y3AA 7CV à carburateur sans aucun gadget électronique, cela n'intéresse personne... sauf moi. A l'époque, je ne voulais pas d'une Citroën avec plein d'électronique qui vous laisse en plan au détour d'une départementale. Cette XM me convenait: 60 000 km, 5 ans, le prix d'une Twingo à l'époque (55 000 F) nickel, elle remplacerait avantageusement la R19. Le vendeur m'a fait une bonne reprise sur la R19: l'intérieur était impec, la carrosserie aussi (grâce au mécano), mais le moteur fuyait comme un panier (c'est une Renault), le pot était mort mais cela ne s'entendait pas encore et bien sûr les freins étaient sous-dimensionnés

En 1997 la XM a servi pour mon mariage avec beau papa au volant...

Outre le confort fabuleux, la XM présente l'avantage de vous sauver la vie (le plus souvent) en cas de rencontre avec d'autres conducteurs inaptes à tenir un volant ou lorsque la conception de la route favorise les accidents.

 

Lorsqu'on achète une XM, même pas cher, il faut en assumer les factures qui tombent régulièrement, avec les garagistes qui ont souvent la main lourde: carburateur au fonctionnement en mode dégradé permanent (jusqu'au jour où j'ai trouvé un garagiste à Villefranche sur Saône capable de le régler alors qu'avec les concessions Citroën il était très difficile de redémarrer la voiture qui toussottait, émettait un nuage noir et consommait 10 à 20 litres aux cents), corrosion des serrures de portes, commande d'ouverture du capot, phares de moins en moins efficaces, corrosion des contacts électriques d'éclairage, explosion de durites, biellettes de direction, bouchon de radiateur qui se fend. A cela il faut ajouter la maintenance "normale": sphères tous les 60 à 100 000 km, pompe à eau à 100 000 km, Echappement + embrayage + disque de frein avant à 200 000 km.

 

 

Dernier acte: la casse

Début 2004 j'avais encore besoin de la XM pour changer de région; me voici à Quillan dans l'Aude avec la XM dont le contrôle technique doit avoir lieu en août 2004. Le verdicte tombe: jeux dans les essieux, pneus HS: réhibitoire Môôsieur. A cela il faut ajouter silencieux HS (à 200 000 j'en avais fait poser un d'occas) + serrures, y compris neimann, à remplacer + courroie de distribution à changer depuis 50 000 km + vitre électrique coté droit donnant des signes de fatigue. Coût de la réparation supérieur à 1500 €uros alors que la XM affiche 243 000 km au compteur et 14 ans de bon et loyaux services, ainsi qu'une consommation de 8 litres au cent sur autoroute

Contact avec les (rares) casses locales: en gros on me propose reprendre la voiture gracieusement ("pour rendre service") et encore, à condition que je l'emmène moi-même.

"Mais, elle roule très bien

- Alors continuez à vous en servir, qu'il me répond."

Pas étonnant qu'il y ait autant d'épaves qui traînent ici ou là. A ce tarif, je préfère la démolir moi-même, idéalement dans une course de stock car, mais je ne suis pas équipé pour la logistique (ramener la XM et m'en débarrasser après) de plus je ne sais pas si cela se pratique dans l'Aude.

Les sapeurs pompiers de Quillan recherchant des véhicules pour leur exercice du premier dimanche du mois, je leur propose ma voiture. Je l'ai amenée à la caserne fin septembre. L'exercice de désincarsération s'est déroulé au petit matin le 3 octobre 2004, la brave XM a roulé par ses propres moyens jusqu'au stade:

 

Bonjour amical aux pompiers de Quillan...
La XM a été remplacée début 2006 par une superbe Volvo 480 automatique rouge... agée de 14 ans

 

© J-Marc Vosgien 2005